1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz

LES MALADIES DE LA VIGNE EN CHAMPAGNE

sement par zones concentriques, atteignant parfois près d’un centimètre de diamètre ». En Champagne, nous avons toujours préféré nous en tenir au dosage de 500 grammes de sulfate de fer par hectolitre de solution. II est nécessaire de procéder au traitement dès le début de la Chlorose. D’autre part, il faut éviter d’ajouter le sulfate de fer à une bouillie borde­ laise ou bourguignonne, car le fer serait insolubilisé avant de toucher les feuilles. Si on veut faire un traitement mixte par économie de main- d’œuvre, il ne peut guère s’exécuter qu’en mélangeant du sulfate de fer au verdet neutre. Pour répandre le sulfate de fer, il est bon d’avoir un pulvérisateur plombé, car le cuivre est attaqué assez violemment par la solution. Mais en Champagne, comme en d’autres vignobles, le procédé de lutte qui a donné les résultats les meilleurs est sans contredit le badigeonnage des plaies de taille avec une solution de sufate de fer à 25 % (25 kilos par hectolitre de solution). A des doses plus fortes, on a brûlé parfois plus ou moins les souches. L’époque du traitement a une très grande importance. Au printemps, l’ascension de la sève produit dans la souche une pression qui provoque d’ailleurs les pleurs ; une solution dans ces conditions est absorbée plus dif­ ficilement par les plaies de taille. C’est à l’automne, au moment où une dépression très nette permet l’aspiration des liquides par les plaies que le traitement doit être exécuté. Le traitement Rassiguier retarde la végé­ tation au printemps, mais la taille précoce qu’il exige avance le débourre- rnent, et, suivant les cas, l’une ou l’autre des actions a la prépondérance. C’est pourquoi, dans les vignobles où la gelée est à craindre au printemps, il peut être appliqué sur les plaies qui résultent, non pas de la taille totale et définitive, mais d’une taille préparatoire supprimant seulement les sar­ ments inutiles et laissant les autres dans toute leur longueur. Une des difficultés réside dans la nécessité d’exécuter rapidement cette taille préparatoire aussitôt la chute des feuilles. Les tailleurs sont suivis par des femmes qui exécutent le badigeonnage (une femme pour deux tailleurs). Les ouvrières doivent donner tout d’abord de petits coups de pin­ ceau sur les sections de taille, puis elles peuvent badigeonner tout le corps de la souche. On emploie avantageusement, en guise de pinceaux, des mor­ ceaux de vieux linge fixés au bout de bâtons. Pour économiser la main-d’œuvre, on substitue souvent au badigeon­ nage une pulvérisation abondante de la solution de sulfate de fer sur l’en­ semble de la souche. Mais il faut dans ce cas employer des pulvérisateurs plombés et recommander aux ouvriers de viser plus spécialement les plaies de taille. L’addition d’acide citrique dans la solution de sulfate de fer augmente très sensiblement l’action de celle-ci. D’après M. Jean LAFON, qui étudia l’action de l’acide citrique en Charente, à l’Institut de recherches viticoles de la Fondation Fougerat,

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