1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz
Le Court-Noué
J’ai hésité avant d’écrire un chapitre sur ce mal qui a déjà fait l’objet de beaucoup de polémiques depuis cinquante ans et qui est connu en France depuis bien longtemps. RAVAZ, dans la magistrale étude qu’il publia dans les annales de l’Ecole Nationale d’Agriculture en 1899-1900, écrivait : « Ce qui est certain, c’est que le court-noué est antérieur à l’invasion phylloxérique. Les vieux vignerons l’ont connu dans leurs vignes franches de pied avant de la retrouver dans leurs vignes greffées ». MARES, d’après RAVAZ, disait en 1860 : « L’Aramon est isolément sujet au rabougrissement; on voit des souches de ce cépage dont les sar ments manquent de longueur et sont noués très courts, leur feuille est toute petite et comme recroquevillée. « Dans cet état il devient infertile, ne porte plus que de petites grappes dégénérées, et il finit par mourir en peu d’années. Le Grenache éprouve un rabougrissement analogue après les années où les froids ont été très vifs; l’Aramon pourrait bien éprouver les mêmes effets de la même cause ». J’étais jeune chef de travaux à MONTPELLIER lorsque RAVAZ pour suivait des études sur ce sujet, études dont il publia le résultat dans les Annales de l’Ecole Nationale d’Agriculture de MONTPELLIER (Tome XI. 1899-1900). Je retrouvais là un mal qui présentait beaucoup d’analogie avec celui que m’avait fait étudier chez lui en 1896, Georges COUDERC, le grand hybrideur, et qu’on retrouvait très souvent sur certains de ses hybrides producteurs directs. COUDERC l’avait baptisé la « dartrose » à cause des taches caractéristiques qui couvraient les pampres des souches malades et qui rappelaient l’anthracnose. J’ai cru, quelque temps après, en découvrir la principale cause dans l’Yonne, où des surfaces importantes venaient de se révéler rabougries après des gelées de printemps très précoces saisissant les bourgeons avant qu’ils
— 321 —
t
Made with FlippingBook Online newsletter