1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz
LE VIGNOBLE ET LE VIN DE CHAMPAGNE
« e) Traumatisme dû au choc d’une charrue ou à une mauvaise soudure. « De nombreuses constatations à l’appui de cette thèse viennent de contrées très différentes ». Tout cela n’apporte pas beaucoup de précision définitive et de réali sation immédiate à ceux dont les vignes meurent du court-noué, écrivions- nous déjà en 1938, et nous faisions suivre cette réflexion d’une hypothèse, qui demande bien entendu à être prouvée elle aussi avant d’être affirmée (« Vigneron Champenois » du 20 juillet 1938). Nous pensons que rien n’est venu infirmer depuis cette hypothèse : « Dès qu’on a affaire à un mal physiologique, en médecine humaine comme en médecine végétale, on n’est pas très fort pour lutter. Et j’ai peur que l’action parasitaire soit aidée ici par des conditions physiologiques qu’engendre le milieu, ces conditions n’étant pas toujours l’effet des mêmes causes. « Il est des pseudo-parasites qui sont toujours là, prêts à faire du mal sans être de véritables parasites. Les microbes qui produisent les abcès, les furoncles, les anthrax ou les phlegmons ne se développent pas toujours, heureusement, même en présence d’une plaie. On peut transmettre un mal grave en piquant quelqu’un avec une aiguille sortant d’un furoncle. On peut même voir parfois des infections mortelles. Pourtant, nous vivons cons tamment avec les microbes des furoncles sans en être incommodés. Il peut arriver même que des antiseptiques irritants fassent naître le mal au lieu de le chasser. Bieu mieux, lorsqu’on veut provoquer un abcès de fixation, dans une méthode médicale moderne, on n’injecte pas les microbes de l’abcès, on injecte sous la peau une substance irritante comme l’essence de térébenthine, et les microbes présents à la surface du corps développent l’abcès sur les tissus irrités. « Peut-être le parasite, ou les parasites du court-noué se développent-ils ainsi derrière une autre cause d’ordre physiologique. Ceci expliquerait les divergences existant entre les savants consciencieux qui se sont efforcés de les caractériser ». En Champagne, il existait sur les vieilles vignes françaises avant l’inva sion phylloxérique, un court-noué que j’ai pu observer en 1904, et que j’ai retrouvé ensuite bien souvent sans qu’on puisse y voir une menace redou table pour le vignoble champenois. On l’appelait le « Chabot ». Il repré sentait beaucoup d’analogie avec celui que nous avions observé avec DELA CROIX en 1901 dans les vignobles de la vallée du Serein sous les noms de « maladie des vieilles vignes », « maladie d’encoude », Dans son ouvrage sur les « Ravageurs de la vigne », le Docteur JOLICŒUR de REIMS l’attribuait au champignon Roesleria hypogea qui vivait sur les racines des vignes atteintes du Chabot, sous le nom de Morille. Mais il est probable que le Roesleria qui se trouvait en effet assez souvent sur les racines des vignes atteintes de Chabot n’était là qu’en saprophyte sur les racines mortes ou mourantes. Sur les pousses des vignes atteintes on trouvait, outre aubernage ».
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