1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz
LES MALADIES DE LA VIGNE EN CHAMPAGNE
qué d’émouvoir l’opinion en Champagne comme en d’autres régions de France. L’insuffisance des fumures et des façons aratoires, une succession d’hivers rigoureux, parfois l’impossibilité de combattre comme il convenait le Mildiou ou l’Oïdium faute de sulfate de cuivre ou de soufre, sont des causes d’affaiblissement des souches qui ont pu favoriser l’extension du mal. Je continue à penser comme MARES en 18(50, comme RAVAZ toute sa vie, que si le froid n’est pas la cause du court-noué permanent, il favorise son apparition et même son expansion, sans qu’on ait pu établir pourtant qu’il existait des relations entre le court-noué résultant directement du froid et le court-noué permanent. Quelle part faut-il attribuer dans cette aggravation de la maladie à l’ancien court-noué provoqué par le Chabot et qu’on retrouvait en beau coup de points au début de la reconstitution? Quelle part doit-on attribuer au nouveau court-noué que M. BRANAS et ses collaborateurs désignent sous le nom de dégénérescence de ia vigne? Nous manquons de documentation précise sur ces deux questions. Il semble actuellement que la dégénérescence domine au point d’effacer le souvenir de l’ancien Chabot. Un de ses carac tères, la « panachure » le signale souvent à l’attention du passant; mais, s’il faut en croire nos correspondants praticiens, la panachure augmente et parfois diminue suivant les années. Il ne faut pas trop s’étonner de ces variations que nous avons vu attribuer par un observateur expérimenté aux variations de la radiation solaire. La panachure, qui fût signalée pour la première fois par RAVAZ sur les souches atteintes de court-noué n’est pas un des caractères anciens de l’affection qui nous occupe. RAVAZ guérit expérimentalement la panachure et même le court-noué sur des pousses de vignes malades en les abritant sous cloche en toile d’em ballage noircie et à mailles très larges. « A cette demi obscurité, écrivait RAVAZ, les souches se développaient puissamment avec un feuillage bien vert et sans panachure, seulement ces souches, l’année suivante, à l’air libre, sans cloche sont redevenues court-nouées et panachées ». On peut donc admettre que sous un climat comme « celui de Chanv- pagne, où les variations des radiations lumineuses sont grandes suivant les années, ces variations aient une influence sur l’apparition plus ou moins importante de la panachure, caractère visible à distance du court-noué appelé dégénérescence. En 1943, une commission d’études du Court-noué a été créée par l’Asso ciation viticole champenoise. Sa composition était la suivante : I. Le Directeur de l’A.V.C., Président. II. Des membres de la Commission technique de l’A.V.C. III. Le Directeur de la Station de Recherches Viticoles et Œnologiques de Champagne et ses collaborateurs. IV. Les Chefs de travaux des laboratoires de pathologie, zoologie et biochi mie du Centre National d’expérimentation de Versailles. V. L’Inspecteur de la 9* circonscription phytosanitaire de REIMS.
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