1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz

LES MALADIES DE LA VIGNE EN CHAMPAGNE

Les mesures prises ont surtout consisté à appliquer au vignoble de Champagne les mesures de prophylaxie préconisée par la Station de recher­ ches viticoles de l’Ecole Nationale d’Agriculture de MONTPELLIER. C’est dans cet esprit qu’a été créée dans le Gard une plantation de pieds-mères de porte-greffes dont les racinés ont donné lieu à une sélection sévère et dans un sol vierge isolé. C'est également dans cet esprit qu’on étudie en ce moment même, dans une première plantation expérimentale, la pos­ sibilité de cultiver les pieds-mères de porte-greffes en Champagne. On étu­ die au moment où nous écrivons ces lignes la création de parcelles surveil­ lées où on prélèvera des greffons sains. Mais les porte-greffes ou les greffons ne sont sans doute pas les seules causes d’introduction du mal. Les vignobles suisses ont été jusqu’ici recons­ titués avec des porte-greffes provenant des mêmes régions, et parfois des mêmes champs de pieds-mères que les porte-greffes destinés à la Cham­ pagne, pourtant on n’a pu nulle part noter en Suisse une introduction du court-noué en relation avec les bois de porte-greffes importés de France. La Suisse d’ailleurs ne semble pas connaître encore la dégénérescence de la vigne. A propos de la commission nommée par l’Office International du Vin chargée de visiter en 1947 les vignobles les plus atteints de court-noué dans les principales régions viticoles d’Europe, l’éminent directeur de la Station de recherches de Lausanne, M. le Docteur FAES, m’écrivait (22 mars 1947) : « En Suisse, il serait aujourd’hui impossible de montrer à cette Commis­ sion un vignoble de quelque étendue atteint de court-noué. Par ci, par là, nous trouvons un petit parchet où quelques ceps présentant certains carac­ tères de rabougrissement assez analogues à ceux observés dans les vignobles malades de France. Mais dans ces cas spéciaux, nous pouvons aussi attri­ buer cet accident à la surproduction, à des plants greffés de mauvaise qualité, à un soudure insuffisante, et surtout à la trop forte compacité du sous-sol qui empêche les racines sises, au talon du porte-greffe de se déve­ lopper normalement. En cas semblables, une nouvelle plantation effectuée avec des porte-greffes très courts, 12 à 15 cm. de longueur, nous donne de bons résultats ». Cette citation montre bien que les cas dont parle le Docteur FAES sont tout à fait différents de la dégénérescence de la vigne telle qu’elle est décrite par M. le Professeur BRANAS et ses collaborateurs. Il n’en demeure pas moins indispensable de planter uniquement des plants sains, ou du moins d’apparence saine, et de choisir des greffons dans les vignes indemnes de court-noué. Nous considérons même que, dans le doute où évolue cette question du court-noué, il est préférable de ne pas prendre les greffons dans une vigne qui a souffert du court-noué de froid. Il importe surtout que les viticulteurs champenois conservent leur bonne habitude de faire leurs greffes eux-mêmes. Ils peuvent ainsi employer des porte-greffes provenant de pieds-mères examinés et des greffons prove-

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