1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz

LES MALADIES DE LA VIGNE EN CHAMPAGNE

ou deuxième feuille. En Champagne même, on me rappelait dernièrement une vigne greffée sur 161-49 où, avant 1939, avait été constaté la présence du court-noué sur 38 % des souches qui, à la troisième année, étaient détruites. Contrairement à tout principe admis, on a remplacé les man­ quants; et la vigne est actuellement en plein rapport. Dans un lieudit où le court-noué a souvent sévi, le délai entre vieille et nouvelle vigne devra être sensiblement plus long que dans un lieudit où le court-ncué est rare. En préparant le sol pour les jeunes plantations, il est bon de se rap­ peler en Champagne ce qu’écrivait RAVAZ dans « Le Progrès Agricole et Viticole » (2° semestre en 1936, p. 104) à propos du court-noué : « Les vignes plantées profondément y sont particulièrement exposées, comme celles qui ont été plantées après défoncement profond ; et cela explique que la maladie soit plus fréquente dans les grands domaines que dans les petits; le système radiculaire y est sans doute insuffisamment aéré, donc favorable à la maladie ». En étudiant la préparation du sol en vue des plantations de vignes greffées dans « Le Vigneron Champenois » de 1920, M. GOUVREUR-PERIN écrivait sans penser peut-être au court-noué : « M. le Comte Raoul CHANDON de BRIAÏLLES vers 1900 était parti­ san du défoncement superficiel : « qui ne devait pas dépasser le niveau des hoques. La profondeur de 20 à 25 centimètres ne devait pas être dépassée (« Bulletin du Laboratoire expérimental de la Maison Moët et Chandon »). « Depuis, quelques plantations ont été faites sur de simples labours à la charrue, la plupart situées en plaine en terrains légers et peu profonds qui n’avaient pas porté de vignes; les résultats ont été satisfaisants. « Dans quelques parcelles avant la guerre et en beaucoup d’endroits depuis, l’arrachage a été fait à la charrue avec labour de 0 m. 25 à 0 m. 30. Quand il y a eu plantation, la reprise a été bonne ». Sans exagérer l’importance des traditions que nous avons rappelées, il est sans doute bon de se souvenir que les anciennes vignes champenoises étaient cultivées en surface en maintenant le système radiculaire dans la partie superficielle du sol sans abuser des défoncements trop profonds que RAVAZ a signalé comme susceptible de favoriser parfois le court-noué. Il s’agit là de précautions à prendre en tenant compte des observations qui ont été faites sur les anciennes coutumes culturales dans les pays où sévit actuellement le court-noué ou la dégénérescence de la vigne. Les causes véritables du mal n’étant pas connues, aucun remède direct ne peut être préconisé. Nous avons tenu surtout à présenter à nos lecteurs la question du court-noué en Champagne avec ses constatations, ses contestations, ses dis­ cussions. Le court-noué est pour le vignoble de Champagne une menace dont il faut se préoccuper. Nous souhaitons que les insuffisances de fumures, les insuffisances de traitements engendrées par la guerre soient surtout

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