1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz

LE VIGNOBLE ET LE VIN DE CHAMPAGNE

c Nous sentons profondément, les uns et les autres, que notre intérêt particulier n'a aucune raison de dominer par la loi du plus fort d’autres intérêts particuliers également justifiés. « Ces intérêts particuliers s’expriment chez nous librement et souve­ rainement par la voie dès Syndicats, qui groupent, chacun de leur côté, ouvriers, vignerons ou négociants. « Ils se fondent dans l’intérêt général du Champagne, grâce aux orga­ nismes supérieurs de l’interprofession, sorte de creuset où des représen­ tants qualifiés de ces Syndicats connaissent de toutes les questions qui intéressent le Champagne, en discutent, en recherchent les solutions et les proposent à l’agrément de M. le Commissaire du Gouvernement. « Il n’y a plus dans notre sein de professions mineures, d’activités tenues sous une tutelle injuste par les lois quelquefois excessives de l’éco­ nomie libérale et dont, hélas, le plus souvent, producteurs ou ouvriers sup­ portent les dures conséquences. « Il n’y a plus, au contraire, que des professions également majeures, également responsables et également intéressées au sort commun. « Non pas que nous concevions ici l’économie dirigée comme devant tendre à substituer à ceux qui, normalement, doivent prendre les risques et les responsabilités de la gestion, des organismes administratifs plus ou moins responsables, plus ou moins qualifiés et plus ou moins lointains. « Pour nous, diriger l’économie champenoise, c’est imposer à tous un cadre de règles absolues qui soit tel que la qualité de la production ne cesse de s’améliorer et que chacun de ceux qui y concourent, quel que soit leur titre, en retire un maximum de sécurité et de bienfaits. Dans les limites du cadre rigoureux ainsi tracé, chacun reste au large pour prendre ses risques, pour atteindre par la voie qu’il croit la meilleure, les buts que lui assignent ses aptitudes et ses fonctions personnelles. « N’est-ce pas respecter le mieux, Messieurs, la liberté de chacun, dans ce qu’elle a d’essentiel et de cher à tous, que d’en limiter l’exercice au point où elle léserait injustement d’autres libertés également respectables? « Pour mieux assurer la coordination des efforts de tous dans l’intérêt commun, une caisse spéciale : La Caisse de la Communauté Champenoise, à laquelle chacun contribue selon ses m03rens, mais dont chacun bénéficie selon ses besoins, procure les ressources indispensables aux réalisations concrètes. Plus de 75 millions y rentrent chaque année et sont employés à développer toujours davantage la qualité du Champagne ou à apporter plus de sécurité à ceux qui se dévouent à sa cause. « Un vaste programme d’équipement, assurant la vinification des ven­ danges dans les meilleures conditions, leur stockage en cas d’années excé­ dentaires — afin de couper les dents de scie des cours — est en voie de réalisation par le moyen de coopératives largement soutenues par l’inter­ profession. . . « Un centre de recherches œnologiques et viticoles, confié à la savante direction d’un maître : M. FERRE, et à des techniciens de valeur, est créé — 384 —

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