1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz

La Lutte contre la Grêle

De 1909 à 1914, nous avons assisté en Champagne à une lutte intéres­ sante par son organisation d’ensemble. En quelques années, les associa­ tions de défense contre la grêle s’étaient multipliées. Dans toute la mon­ tagne de REIMS, dans la Vallée de la Marne ou dans la côte des raisins blancs, les nuages orageux essuyaient les tirs serrés et répétés de postes répartis avec méthode. Ceux-ci étaient distants de cinq cents mètres envi­ ron les uns des autres, chacun défendant ainsi environ 25 hectares en profitant toutefois des proéminences de terrain. L’installation des postes de tir était assez simple. Ils se composaient d’une cabane et d’un pieu ou d’un tube pour le lancement des fusées. On préférait de plus en plus le tube qu’on plaçait facilement dans le sol ei qui n’offrait pas d’aspérités frottant sur la baguette de la fusée, tout en guidant celle-ci solidement. La cabane devait abriter les fusées et le vigne­ ron chargé du tir. Comme les baguettes doivent être montées d’avance sur les fusées, la cabane était d’une assez grande hauteur. Pour diminuer celle- ci on creusait un ou deux trous au fond de la cabane pour y placer la hase des baguettes; les parois des trouS étaient maintenues par des planches passées au carbonyle. La paroi avant était inclinée pour pouvoir sortir plus facilement les fusées en les inclinant vers la porte. Ces trous étaient parfois remplacés par de gros tuyaux en poterie ou en ciment enfoncés dans le sol de chaque côté de la cabane dans le fond et inclinés vers l’avant. Chaque tuyaux contenait un faisceau de baguettes dont les fusées s’ap­ puyaient sur une console appliquée contre la paroi latérale. Il était facile de soulever et de prendre une fusée pour la sortir par la porte vers laquelle elle était inclinée. On pouvait trouve!» à cette époque des fusées s’élevant, les unes à 500 mètres ,Ies autres à 1.000 mètres. Nous avons conservé de nos observations l’impression que plus la sur­ face défendue est étendue plus l’action de la défense est énergique. Malheu­ reusement, lorsqu’il s’agit d’un fléau comme la grêle, les observations sont

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